- Ce parcours, restauré en 2025, sillonne entre champs, ripisylve* et village et ravira les amateurs d’authentiques paysages ruraux.
- L’alouette, notre mascotte du sentier nommée Lerichla, vous mènera sur les bords de la Blind où la faune et la flore rivalisent d’abondance. Vous découvrirez également des richesses de notre patrimoine à travers un discret cimetière juif et une croix impactée de balles, témoin de la foi qui animait la population.
- Mais surtout, ne partez pas sans avoir exploré l’histoire de la culture du chou qui a valu à Riedwihr sa solide réputation de « Capitale de la Choucroute » !
Ce sentier ne représente aucune difficulté particulière et il est accessible en poussette tout-terrain. Une aire de jeux et de pique-nique se situe au début du parcours, le long de la Blind.
*Lexique : on définit la ripisylve comme l’ensemble des formations boisées présentes sur les rives d’un cours d’eau. Elles s’étalent sur une largeur maximale de 25 à 30 mètres, au- delà, on parle de forêts alluviales.
Cet arbre, qui rend de précieux services, est indissociable du paysage riedien. Ses branches, qui poussent à partir du tronc, sont constamment coupées, ce qui lui confère cette silhouette originale. De ces branches, on fait du bois de chauffage, des paniers en osier, des piquets de clôture ou encore des manches d’outils. Le saule têtard est aussi d’un grand intérêt écologique puisqu’il abrite, indifféremment de nombreux animaux dans ses cavités. A vous d’observer !
Un magnifique saule têtard, classé « arbre remarquable », se dresse sur un pré communal vers le nord-ouest de la commune, ci-joint sa photo et géolocalisation : https://maps.app.goo.gl/T6MzBGtq5iJjXd6g9
Présence du castor en Alsace, à la Blind :
Quelques arbres sur les berges de la Blind, portant les marques spécifiques du rongeur ( en 2024), témoignent de la présence, au moins occasionnelle du castor.
Le Castor d’Eurasie est le plus gros rongeur de la faune eurasiatique, avec une taille jusqu’à 1,30 m de long (queue comprise) et un poids pouvant dépasser les 30 kg. Ses orteils sont palmés pour permettre une nage plus aisée ; sa queue, noire et plate, lui sert de gouvernail lors de ses déplacements aquatiques.
Le Castor a frôlé l’extinction au cours des derniers siècles : au 19ème, du fait d’une chasse sans merci pour sa fourrure, sa chair et ses glandes à castoréum et au 20ème siècle, subissant la destruction de son habitat.
En France, seule moins d’une centaine d’individus persista dans le cours inférieur du Rhône. Des réintroductions ont été initiées dans les années 1970 en Alsace.
De retour en Alsace, l’espèce occupe principalement les cours d’eau suffisamment profonds, rivière de plaine essentiellement et même parfois le Rhin.
Pour le promeneur qui s’aventure sur les bords de la Blind, conseil : emportez une paire de jumelles. L’observation des oiseaux d’eau vous réserve un spectacle sans précédent pour les oreilles et les yeux.
Si vous vous armez de patience, vous distinguerez sûrement les silhouettes furtives entre les branches, du héron cendré, du martin-pêcheur ou du canard colvert. La saison la plus favorable est le printemps, de préférence au petit matin, moment privilégié où les oiseaux sont plus particulièrement actifs et chantent davantage.
Vous entendrez peut-être également notre mascotte l’alouette qui grisolle ou tirelire ou la cigogne qui craquète !
Alouette Canard colvert Martin-pêcheur
Même si la culture du chou est plus rare aujourd’hui, les riedwihriens ne sont pas moins fiers de leur réputation de capitale de la choucroute. Les habitants portent d’ailleurs le surnom de Krütskopf ou Krütdorsa, tête ou trognon de chou et vous expliqueront que la culture du chou à choucroute est tout un art. Au Moyen Age, ce légume était surnommé le « médicament des pauvres ». Faible en calories, riche en vitamines C, béta-carotène, acide folique…, les vertus médicinales du chou ne sont plus à démontrer. En un mot : un met à consommer sans modération !
- Explications sur la culture du chou et la production de la choucroute en Alsace : article du 24/09/2024 de « l’Ami hebdo » – Patrimoine culinaire – la choucroute à valoriser comme légume, cliquer ci-après : AMI_ADP_HP_20240929_34
- La pesée des choux : sur la fin du parcours, ne ratez pas l’histoire de la bascule communale, témoin d’une intense activité agricole concernant nos cultures locales, où une multitude de remorques de choux a été pesée pendant des décennies !
Les parcelles plantées de chou sont réparties à travers le ban du village et un discret cimetière juif a trouvé sa place au milieu des cultures locales. Il témoigne de l’importante communauté juive présente à Riedwihr depuis le Moyen Age. Leur synagogue, qui a été détruite par un incendie, se situait rue de Jebsheim et ainsi, dans les années 1880-1890, la plupart des familles quittèrent la commune pour la ville.
Témoins visibles de la foi vive qui animait les populations, les croix et calvaires jalonnent le paysage alsacien. Installées aux carrefours de chemins, de routes, dans les virages, des croix ont été édifiées par des familles catholiques en signe de foi ou de remerciement pour une protection particulière. Belle découverte à vous à travers le ban de Riedwihr !
Cartographie des 9 croix et calvaires
La croix « royale » à fleurs de lys (photo centrale)
Elle est située dans le pan de mur de la grange de Etienne Jehl, visible côté Rue des Vosges. Cette croix était autrefois implantée sur le chemin Holtzweierweg (de 1698 à 1789), qui passait non loin de la grange. En 1789, les révolutionnaires l’auraient démantelée et ensuite elle aurait été remisée jusqu’à la fin des années 1930. Puis, elle aurait été maçonnée dans le mur de la grange pour conjurer les mauvais sorts des incendiaires de l’époque, qui semaient la panique dans le village.
Histoire du Père Augustin
Le Père Augustin Meyer, prêtre capucin originaire de Riedwihr, demeure une figure héroïque de notre histoire locale. Tout au long de sa vie, il s’est mis au service de la foi et des plus vulnérables. Durant la Seconde Guerre mondiale, il fit preuve d’un courage exemplaire face à l’occupant nazi. Arrêté pour son refus du nazisme, il fut déporté au camp de concentration de Neuengamme, en Allemagne, et mourut en 8 avril 1945 après de longs mois de souffrance.
Vous pourrez découvrir sa maison natale au 23 Gand’Rue à Riedwihr, et à l’entrée de l’église Sainte-Marguerite, une vitrine commémorative avec des objets personnels.
Parmi les lieux emblématiques de la vie du village, on trouve la bascule communale, témoin d’une intense activité agricole concernant nos cultures locales !
Construite au centre du village dans les années 1940, à un endroit relativement élevé pour éviter l’affleure ment de la nappe phréatique, la bascule communale de Riedwihr – d’Woj – se compose d’un pont-bascule destiné à peser diverses marchandises. Abrité dans le petit bâtiment, on peut encore voir l’appareil indicateur de la pesée (reprenant le principe d’une balance romaine). Cette bascule servait principalement à peser les remorques de choux avant leur transformation dans les choucrouteries locales. La production de choux de variété « quintal d’Alsace », reconnaissable à sa forme ellipsoïdale et son calibrage régulier, facilitait un chargement pouvant atteindre cinq tonnes. On y pesait également des betteraves, du foin, de la paille et occasionnellement des animaux.
Remorque de choux en 1966 – Jean-Claude Raehm
Récolte du choux le 26/10/1970 – Famille Schwin Auguste avec : Auguste, Beatrice, Rémy et un ami de la famille
Cavalier en 1934 – Wurth Joseph
Atelier coupe de choux le 21/01/1967 : Fernand Dirninger (Maire), Albert et Marie-Thérèse Utard (sa fille), Robert Haumesser, Astrid Burdloff (née Dirninger) et Ernest Haumesser
Récolte de choux au champ en octobre 2001 : famille Dirninger Germain
Article des DNA du 24/11/1973 – C’est… choux !
